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Par LieuBleu le 16 Août 2016 à 19:00
Sous sa forme oiseau
Le ciel est venu ce matin.
Nid d'aurores
Et le fil blanc
Qui de ton lointain
Au mien
Fait danser l'air bleu
Dans la gorge trouée
Du mot.
Depuis où
Ai-je perdu
Le levain du royaume
Des syllabes réservées ?
Demain,
J'airai
Au bourgeon durci
A la fin sans nom
Pour,enfin, la baptiser.
J'irai sécher
Le creux
Coincé dans l'eau
Entre l'aval et l'amont.
J'irai pour l'après
Pour que les matins
Comme chaque matin
Je te regarde
Monter les marches du coeur
Avec juste en mes yeux
La douceur de l'autre printemps.
Nathalie BARDOU 16 aout 2016
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Par LieuBleu le 13 Août 2016 à 18:40
Je t'écris
Dans un silence déboutonné
De bleus d'été.
Je t'écris toujours
D'un bout de ciel
Par moments
Des mots d'acier
Par moments des mots feuilles.
Parfois
Un maigre mot
M'escalade
- mon maigre mot déchu -
Et tire sur le cordon des visages.
J'écris alors
Des entiers mondes
Je parcours tous les vents
Perçant les yeux des tempêtes
Parce que j'ai mal
A sa peau battante et bleuie
Qui cherche ma bouche pour danser.
J'écris alors des mers d'histoires
De pacifiques sans horizons
De sables sur plages d'ivresse
De blés et de champs
Dont le jaune fouette les pupilles.
Et vient le moment
Où je reviens,
Fatiguée sûrement, un peu
D'avoir encore accosté
Aux territoires de ton visage.
Me prend la lenteur
D'avoir encore cru à
Ces voyages inutiles
Dans le papier et l'encre.
D'avoir encore cru
L'oubli
Ne serait-ce qu'un jour, une heure
Alors que chaque soir
Sous les draps nocturnes
Ce sont tes yeux
Qui habitent mon outre-rêve.
Nathalie BARDOU 13 aout 2016
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Par LieuBleu le 5 Juillet 2014 à 11:57
Nous ne sommes jamais loin du bruit de ferraille qui alourdit les élans de nos terres.
Jamais loin du vertige, de la haute falaise dont le flanc est martelé par les vents.
Il nous faut donc l’attention de l’arrière-regard, de l’œil doré.
L’attention à la parole du souffle, charriée chaque nuit en pleine clarté.
L’arrière-regard fouilleur, cet arrière-regard sachant au sein d’un linge humide que tout sens potentiel d’une heure tient au plus juste dans ce qui pourrait trembler d’insignifiance.
L’œil doré que jamais nous ne voyons mais que nous entendons, telle pulsation mangeuse de soleil qui s’en vient tirer de la forge un sceau invisible.
Et le souffle, ce bleu de souffle criant depuis le remous des siècles portés aux chevilles.
Le souffle qui Nous attend.
Il Nous faut l’attention .
Cette attention soutenue par les épaules, les os, la charpente, le sous-cheveux, la couleur sortie des tubes, les mines noires et le sépia d’un corps.
Indissociable mot-vie cherchant à ne jamais s’oublier, ne jamais se noyer, l’appel comme loup seul sous la lune mangeuse de noir.
L’attention
Rempart à l’ombre-corps, la silhouette troublée , aperçue au détour des rêves, chemins, routes et sillons rouges.
Nous ne sommes jamais loin non plus de l’oubli impérieux, du détachement salutaire, de la corolle d’une fleur de papier, d’une étamine aux pollens oranges, d’un couloir aux fenêtres déguisées, d’une lettre ou d’un mot , d’une phrase ou d’un manuscrit, d’un coffret de carton ou d’un coffre de béton.
Jamais loin de ce moment
De celui qui bruisse de douceur , qui gémit dans l’étonnement du velours, qui anoblit la vie dans son creuset d’amour.
Mais
Que vont nous dire ou nous crier nos mémoires ?
Sont-elles à ce jour libérées du froid qui crochetait les quatre coins d’une chambre, du temps, dont la chute dans un océan sans répit, a porté aussi entre ses bras la sombre musique de l’attente , après qu’il ait connu la majesté du silence accueilli ?
En quelle glaise se sont-elles posées ?
Pouvons-nous les dérober à leurs moules, les poser sur un chevet étoilé, les ériger neuves encore , encore plus vierges qu’au premier frisson partagé ?
Que nous feront-elles vivre lorsque nous marcherons encore vers la minute…
La rose dans son soliflore a laissé échapper à l’instant deux pétales…
Son cœur est plein et rond….
Peut être est ce dans la chute silencieuse de ces deux pétales qu’est la réponse…
Nathalie BARDOU
Juillet 2014
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